La motivation et la joie de vivre

La motivation et la joie de vivre

La motivation est l’énergie qui nous pousse à agir.

Comment naît la motivation?

Au début, ça peut être un simple mouvement d’intérêt qu’on éprouve plus ou moins spontanément : telle activité, telle personne, tel projet m’intéresse. Ou bien un/e ami/e m’a parlé de quelque chose en des termes qui me donnent envie d’aller voir, d’en savoir plus.

Si cet intérêt persiste, il éveille en moi une énergie qui me pousse à agir, à apprendre, à explorer, une force qui m’inspire le désir de m’avancer vers les autres. Cette énergie, à la fois physique et mentale, nourrit mon intérêt. Cela devient une motivation.

La motivation peut varier.

La motivation est l’énergie qui me permet de maintenir mon intérêt dans le temps. La motivation est un intérêt durable.

 

Notre énergie varie et c’est normal : parfois on se sent gonflé à bloc, parfois on a plutôt le goût de s’affaler. C’est la même chose pour la motivation : tel jour, on est très motivé à faire quelque chose et ça va tout seul, à d’autres moments ça nous tente moins et il faut faire un effort.

 
Lorsque notre motivation est forte, pas de problème : on se laisse porter par le courant. Mais lorsque la motivation baisse, il faut chercher à comprendre ce qui nous arrive.

Qu’est-ce qui peut diminuer ma motivation?

Bien des raisons peuvent expliquer cela. Parfois, c’est temporaire : mes intérêts peuvent changer ou bien les conditions qui rendaient une activité intéressante pour moi n’existent plus ou bien je suis affecté par une nouvelle situation. Je réagis et je repars.

Mais il peut y avoir des causes plus profondes. Si l’on reste trop longtemps dans cet état, le découragement nous guette. On peut même finir par éprouver un sentiment d’impuissance qui nous paralyse, comme si nous avions perdu la capacité de vouloir. On devient amorphe. C’est important alors d’essayer de voir clair en soi-même.

Les états d’âme

Mon père est souvent absent, ma mère prépare les repas et lave mon linge, mes frères et soeurs vont et viennent à côté de moi.

Pour les adultes autour, si je suis là, ça ne dérange pas : ni contents ni mécontents. Si je ne suis pas là, ça fait pareil et on ne viendra pas me chercher.

J’existe par ma présence, à travers mes rôles : mon rôle d’élève, de neveu ou nièce, mon rôle de sportif, de gardienne, de guitariste…

Mais quand mes rôles sont au repos et que je suis simplement moi, qui s’intéresse à la personne à l’intérieur de cette présence?

- C’est moi, Christelle...
- Qui?

- C’est moi, Julien...
- Parle plus fort !

J’ai des chums.
On m’écoute, je les écoute, on s’accepte, on s’entraide, mais chacun reste dans son monde.

Demain tout peut changer.
N’importe qui peut se détourner n’importe quand.
Personne ne m’adopte et je n’adopte personne. Je repousse qui m’approche trop.

J’ai un chien.
Il est toujours content de me voir.
Si tu lui fais mal, je te tue.

La survie

Le monde est un endroit peu sûr. Je n’ai pas appris à réfléchir. Je m’instruis par bribes, dans le moins de temps possible. Mais j’ai appris à réagir. Ça, oui je sais comment.

 

Je suis à l’affût de tout ce qui se passe autour qui pourrait m’affecter. Mon esprit est braqué sur ça.

J’évalue les autres selon leur pouvoir; s’ils sont forts ou possèdent des moyens, je les surveille. S’ils sont faibles ou différents, je m’en occupe pas.

Je cherche à contrôler pour ne pas être contrôlé,
je pique le premier pour ne pas être piqué
je me sauve pour ne pas être attrapé.

Je rêve à court terme.
Je comble mes besoins à mesure.
L’avenir?
C’est quoi, ça?
Ça se passe où?
Ça commence quand?
À chaque jour suffit sa menace.

Né pour un p’tit fun,
né pour une p’tite vite,
né pour une p’tite vie.
Pas le temps de voir loin,
pas le temps de penser grand,
pas le temps d’aimer fort,
pas le temps de m’impliquer.
Trop occupé à survivre.

Ça me fait rire de les voir aller. Des p’tis bouts de choux de la garderie
qui se tiennent tous par la main pour qu’on n’en perde pas un.
Ça me fait sourire aussi, toutes ces installations de sécurité, les rampes d’escalier,
les autobus spéciaux, les pièces aménagées pour prévenir les blessures.
J’ai rien contre ça, c’est correct.

Mais moi, je suis en forme, mes amis sont en forme. Je n’ai pas besoin de me faire protéger, moi, j’ai besoin de bouger, j’ai besoin de vivre, de foncer, de me défoncer, de faire des trucs intéressants.

J’aimerais explorer, découvrir et me découvrir, m’absorber dans quelque chose qui me sortirait de moi-même. Internet, c’est un beau joujou, mais la vie c’est plus que ça.

Je crève d’ennui. Est-ce que je suis mort ou vivant ?

Comment ça se passe pour ceux d’ailleurs?
Si je changeais de peau, ça donnerait quoi?
Est-ce qu’il a quelque chose que je ne fais pas pour bien saisir les occasions
ou que les occasions passent pas souvent?

La démotivation

 

   Moi, j’aime entreprendre toutes sortes de choses.

Au carnaval d’hiver,

j’étais dans le concours de sculpture sur neige par équipes.
Je m’attends à ce que ça aille vite, mais après une heure,
on est encore en train de coller de la neige, de lisser, de remodeler.
J’en ai raz-le-bol et j’abandonne.
Ça me fatigue de traîner comme ça.

À l’été, on aménage le sous-sol chez nous.

Tout le monde participe, on aura plus de place pour bouger.
Ma tâche à moi est d’aider à débarrasser les traîneries
et à descendre les matériaux.
Après un bout de temps, c’est tellement long que je disparais.
Au diable la solidarité, je ne suis plus capable de continuer.

On compose un texte sur un sujet qui m’intéresse.

J’ai plein de choses à raconter.
Mais au moment de réviser, le dégoût me tombe dessus
et je remets une copie que j’aurais pu améliorer.

Des fois, je voudrais le résultat avant même de commencer.
Si c’est trop long pour aboutir, je décroche et je lâche tout.
La vie a des lenteurs qui me coupent les ailes.

L'influence

Un, deux, trois amis, un groupe d’amis.
On s’obstine, on se taquine, on s’haït,
on se rapaille, on flâne ensemble,
on rit ensemble.

J’aime mes amis. Quand ça ne me tente pas d’être seul/e, j’ai toujours un endroit où aller, quelqu’un à qui parler.

Mes amis et moi, on n’a pas toujours
les mêmes goûts.

Parfois, pour faire plaisir à l’une ou l’autre,
on fait des concessions et on accepte de faire une activité qui nous tente moins.

Le secret pour garder ses amis,
c’est de se tenir avec eux.

Mais ça me déplaît quand quelqu’un veut me faire faire ce que je ne veux pas.

Pourquoi tu fais pas comme
nous-autres?...
Pourquoi t’essaies pas ça?...
Si tu veux rester chum avec moi,
fais comme moi...

Petits chantages,
paroles blessantes,
mauvais regards.
Tu ne feras plus partie
de notre gang...

Moi, je respecte les autres dans leurs choix, alors je veux qu’on me respecte dans mes choix.
Ceux qui ne comprennent pas ça, celles qui dénigrent tout le temps,
est-ce que ce sont vraiment des amis?

 

L’ennui...

Le stress...

La solitude...

La démotivation...

Ces sentiments peuvent être pénibles à vivre. Pour y échapper, on peut être tenté de fuir les problèmes au lieu de les résoudre et de recourir à des solutions de facilité.

Par exemple, pour certaines personnes la drogue peut apparaître comme une solution.

Comment entretenir ma motivation?

1. Demandons-nous d’abord quel genre de satisfaction nous motive à faire certaines choses?

 

Satisfaction éprouvée à faire
quelque chose que j’aime
Genre de motivation

Ça me donne du plaisir.
Ça m’occupe l’esprit de manière créative.
Je fais ou j’apprends des choses nouvelles.

Satisfaire sa curiosité d’esprit.
Satisfaire son besoin d’action.
Ça me permet d’être avec d’autres. Le besoin d’appartenir à un groupe (amis, famille, etc.).
Je me fais apprécier des autres et ça me rend fier/fière de moi. Nourrir son estime de soi.
En faisant cette activité, je découvre mes possibilités. Mieux se connaître.
En faisant cette activité, je vais jusqu’au bout de ce que je peux faire. Le désir d’accomplissement.

 

2. Examinons ensuite ce qui peut nous amener à maintenir notre motivation.

La motivation externe : celle qui dépend de l’attitude des autres ou de conditions matérielles.

  • Le fait d’être en groupe ou dans une équipe.
  • Être apprécié pour ce qu’on fait.
  • Avoir des règlements qu’il faut suivre.
  • Obtenir des récompenses.
  • Avoir les moyens pour réaliser ce qu’on veut.

Mais il faut être capable aussi de se motiver soi-même
et ne pas toujours compter uniquement sur des circonstances
extérieures (approbation par les autres, récompenses...)
pour faire ce qui nous intéresse.
Les circonstances changent, moi, je reste moi.

La motivation interne : celles qui dépend de mon attitude à moi.

  • Le plaisir même de faire l’activité
    (jouer de la musique, faire du sport, lire une bonne histoire, aller sur internet, suivre une série télévisée...).
  • La satisfaction que j’ai à aller jusqu’au bout de ce que j’entreprends.
  • Ce que je découvre ou que j’apprends en faisant l’activité.

 

Causes possibles
de démotivation
PISTES DE SOLUTION Est-ce que ça peut
s’appliquer à moi?
1
Le but me semble trop lointain ou trop compliqué et ça me décourage.

Une réussite à long terme est faite d’une série de petits succès. Sans perdre de vue l’objectif final,il faut viser des buts à court terme et les atteindre un à la fois.

Même dans une tâche de courte durée, il est souvent utile de mettre des étapes; par ex., la finition d’une tâche peut être une étape en soi.

  Non
  Parfois
  Souvent
2
L’effort à faire dépasse mes capacités.
Il faut évaluer honnêtement si on a vraiment essayé, en faisant tout ce qu’on pouvait, et en le faisant correctement, ou si on s’est contenté de faire le minimum.

  Non
  Parfois
  Souvent

3
Mes efforts ne donnent pas les résultats voulus.

On doit essayer de trouver
- ce qui ne marche pas,
- pourquoi ça ne marche pas
et ensuite, chercher comment améliorer sa façon de faire. On peut demander conseil ou se faire aider. On n’a pas besoin d’être bon en tout.

  Non
  Parfois
  Souvent
4
Je suis déçu/e par l’activité ou le projet et mon intérêt diminue.

Je dois clarifier quelles étaient mes attentes en entreprenant cette action ou ce projet.

Mes attentes correspondent-elles à ce que le projet peut offrir?
Si oui, est-ce que ces attentes sont réalistes?

  Non
  Parfois
  Souvent

5
Je manque de confiance en moi.
La confiance en soi s’acquiert progressivement.
Plus on essaie et plus on s’applique, plus notre confiance en nous-même grandit.
  Non
  Parfois
  Souvent
6
Je me compare aux autres et je réussis moins bien.

Se comparer aux autres est un réflexe normal, mais cela peut devenir nuisible.

Il est plus utile et plus motivant de se concenter sur soi-même et de mesurer son propre progrès.

Je ne peux pas être quelqu’un d’autre et personne ne peut être ce que je suis.
Chaque personne est unique et c’est très bien ainsi.

  Non
  Parfois
  Souvent

7
J’ai tendance à exagérer le degré de difficulté de l’action à faire.

Où est la difficulté : dans l’action elle-même ou dans ma tête?

Il faut s’assurer
1) qu’on comprend bien ce qu’il s’agit de faire
2) et qu’on sait comment le faire.

  Non
  Parfois
  Souvent
8
Je n’ai pas tous les moyens matériels pour réaliser ce que je veux.

Je dois juger si les moyens qui me manquent sont vraiment indispensables pour faire la tâche.

Si oui, comment m’y prendre pour les avoir?

  Non
  Parfois
  Souvent

9
Certaines personnes critiquent ce que j’essaie de faire ou se moquent de moi.

Est-ce que l’activité ou le projet que j’ai choisi est intéressant pour moi? Je suis le seul / la seule à pouvoir le dire.

Les gens qui me critiquent le font-ils
- par envie (ils voudraient bien faire la même chose),
- par ignorance (ils ne savent pas vraiment de quoi il s’agit),
- ou parce qu’ils ne se préoccupent pas de moi (ils veulent que j’agisse selon leur désir à eux, selon leur intérêt à eux)?
  Non
  Parfois
  Souvent
10
Je perds facilement de vue l’objectif final à atteindre.

Je dois me demander souvent pourquoi je fais telle chose? Afin d’en arriver à quoi?

Plus je m’habitue à me poser ce genre de question, plus il devient facile pour moi de garder le cap, sans me perdre dans les détails immédiats.

  Non
  Parfois
  Souvent

11
Je ne vois aucune raison de poursuivre un objectif ou de désirer un résultat que je ne peux pas atteindre rapidement et facilement.

Est-ce que je suis prêt/e à limiter mes ambitions et mon horizon de vie aux seuls avantages que je peux me procurer dans l’immédiat?
À renoncer aux possibilités futures que la vie peut m’offrir?

Qu’est-ce que j’aimerais faire à plus long terme?
Quel genre de personne aimerais-je devenir?

  Non
  Parfois
  Souvent